EUSKAL RAID 2015

Everestensable on TV !

Le Week-end dernier, l'association Everest en Sable s'était donné rendez-vous dans les Pyrénées-Atlantiques, à Saint Etienne de Baïgorry pour faire courir les 2x25km du trail Gourmand à 6 jeunes handicapés installés sur des joëlettes, le trail Gourmand étant l'une des trois courses de l'Euskal Raid qui a lieu chaque année pendant le week-end de l'Ascension.
Ce projet avait germé dans l'esprit de Gaby, coureur infatigable et impliqué dans l'organisation de l'Euskal. "Tous les ans je vois les enfants handicapés du centre de la Rosée à Banca regarder passer les coureurs les yeux brillants d'envies". Connaissant des coureurs de notre association, il nous en avait parlé. Nous ne pouvions pas passer à coté d'une aussi belle occasion de faire courir des jeunes aventuriers !
Petit à petit, tout s'est mis en place avec le centre de la Rosée, son infirmier en chef Christian, les médecins, et l'équipe organisatrice du trail. L'hébergement et les repas revenaient à la famille Etchegaray des Aldudes qui nous a ouvert toutes grandes les portes de leur restaurant, des gites du village et de leur coeur pour accueillir les quelques 35 personnes venant de Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Nice et Toulouse.

Le rendez vous, pour la course, était fixé le vendredi, au petit matin. Bon nombre d'entre nous découvrîmes alors pourquoi le pays Basque est si vert ! Sur place notre équipe s'est vu renforcée de 10 coureurs de la région. Les Basques seront aussi discrets qu'efficaces, infatigables pendant les deux jours de course.
A 8h30, sous une pluie battante, nous nous sommes élancés dans la montagne autour de 3 joëlettes. Nicolas, Baptiste et Gaëlle allaient assurer le premier relais. Guillaume, jeune trisomique de Nice nous montre la voie en courant devant nous les 5 premiers kilomètres. Baptiste et Gaëlle, 11 et 13 ans ont fait le déplacement depuis le Centre Médical Infantile de Romagnat (63). Handicapés moteur, ils se relaieront avec les aventuriers de la Rosée durant les deux jours.
Courir au milieu d'un terrain de jeu comme le pays Basque est une belle aventure, mais partager ces moments avec 30 autres personnes tirant et poussant pour un objectif commun et en ayant sous les yeux le regard émerveillé des enfants, est une expérience exceptionnelle, inoubliable. Quelles leçons ils nous ont donné ! Quelle énergie ils nous ont transmis ! Personne ne se plaindra de la difficulté technique du parcours, de la boue, des passages dans les piquants à coté des sentiers, de la fatigue. L'énergie et la joie de vivre des enfants ont illuminé nos visages, la transmettant aux coureurs que l'on peut doubler, et à ceux qui, plus nombreux, nous doublerons.
Eric, un des photographes de la course écrira : Dans des conditions atmosphériques détestables, nous avons eu notre rayon de soleil ! Et puis la pluie a cessé, tout s'est embrumé et il s'est mis à pleuvoir dans nos yeux... C'étaient les joelettes engagées par Everest En Sable dans le 2 x 25 km qui passaient...
Notre équipe logistique fait des miracles pour nous retrouver sur de minuscules routes de montagnes avec les camionnettes pour les relais. Nicolas cède la place à Audrey, une jeune aveugle, avec qui nous avions fait un essai la veille pour qu'elle n'appréhende pas trop son initiation dans l'excitation de la course. Dans la descente après le col d'Arhatza, dans le vent et la pluie glaciale, elle hurle sa joie de ressentir la vitesse. elle en redemande quand la joëlette se penche dans les virages !
C'est déjà la dernière descente vers Baïgorry, après 5h30 de course. L'arrivée est un moment magique, l'émotion nous étreint, nous avons gagné la moitié de notre pari. Qui est prêt pour demain ? Tout le monde signe.

Le samedi, le temps est toujours aussi humide, mais les visages sont radieux de partager une nouvelle fois cette aventure. Dans les montées, la solidarité joue à plein et c'est jusqu'à 10 personnes qui poussent et tirent la joëlette, c'est "la chenille". Dans les descentes des ouvreurs dégagent la voie, rien n'arrête nos aventuriers! Entre deux nappes de brouillard, Le paysage est superbe. Il faut bientôt redescendre, Baigorry nous attend. Nos jeunes héros rentrent triomphant dans la ville en 5h38 pour 25km et plus de 1200 mètres de dénivelé positif. Nos équipages sont larges, les spectateurs d'eux même reculent les barrières de sécurité ouvrant la route sur notre passage. Guillaume coure avec nous, Baptiste fait les derniers mètres avec son fauteuil. Toute la foule les applaudie, la musique les accompagne et de belles larmes de joies coulent sur nos visages.
Christian, le président d'Euskal Raid, vient nous remercier, lui qui tenait à ce que les joëlettes arpentent les sentiers de son enfance.

Ce week end ne pouvait pas se terminer sans une belle fête et les Basques savent faire les choses en grand. Pendant le pot de l'amitié deux groupes de chanteurs improvisent un concert pour nos aventuriers. L'ambiance au méchoui est survoltée, chacun est debout sur les bancs, les jeunes font la chenille, Baptiste en tête dans son fauteuil.
Le temps d'un week end, nous sommes venus, valides et moins valides, une bande de copains un peu fous, partager une belle histoire. L'objectif d'Everest en sable est atteint, et conformément à notre éthique, Chaque membre de l'équipe paie l'intégralité de ses frais de déplacement, hébergement, repas, et participation à la course. Les jeunes aventuriers sont quant à eux nos invités.

Les commentaires des jeunes sportifs :

"Merci à tous A l'arrivée on était tous contents parce que tellement c'était dur qu'on était content de finir. Dans la montagne c'était dur de passer dans des petits chemins, la gadoue et les rochers. J'ai eu peur quand Thierry, celui qui a les cheveux gris, est tombé, j'ai eu peur de tomber avec. J'ai eu un peu peur quand je penchais sur les côtés. Mais je vous faisais confiance, je ne savais pas si on arriverait au bout. La montagne était magnifique, j'ai vu des poneys, des moutons et des vaches, et une salamandre! Les ravitos étaient délicieux parce que j'ai mangé du saucisson qui était super bon. Le restaurant de la famille à Kattin, était bien bon et on a bien mangé. Les chanteuses et chanteurs basques c'était beau. La fête j'en n'ai jamais vu des comme ça! Ils se sont mis debout sur les bancs. Merci à tous de m'avoir porté, j'ai bien aimé mais je voudrais en recommencer parce que ça m'a plu, car c'est la JOIE de tous qui m'a motivée. Je vous embrasse tous."
Gaëlle

"J'étais content de partir le jeudi 14 mai avec Gaëlle même si j'étais un peu stressé au départ. j'ai aimé "partager" la musique avec Gaëlle pendant le voyage. Nous avons été bien reçus à l'auberge. Annick est très gentille. J'ai aimé la viande du restaurant et les bons repas (surtout le saucisson! et le cochon noir...). Pendant la course j'ai aimé escalader les pentes, les sauts avec la joelette, les passages dans la boue. J'aimais bien Michel qui faisait des blagues le soir! J'ai adoré la musique du Pays Basque pendant la soirée du samedi soir ainsi que la Hola debout sur les bancs. C'était 4 jours formidables, où j'ai partagé de bons moments. Merci à L, B, P, M, G, P et tout Everest en sable et les Basques qui nous ont accueillis. A bientôt pour le prochain trail. Mes parents vous remercient tous, ils étaient émus de me voir si heureux. Bisous à tous"
Baptiste.